Roza Kachirine

Fidèle – Dévouée – Affectueuse – Masochiste - Jalouse

Tu étais destinée presque depuis ta naissance à servir la princesse Adamovitch. Il va dès lors de soit que tu es une domestique efficace et dévouée. Tu t’es pliée en quatre pour elle quand tu étais à son service, et même en tant que simple lingère, il n’est pas question de bâcler le travail. Encore moins de bâcler ton travail plus secret sous les ordres de Miloslav. A cela, il faut aussi ajouter que tu es d’une fidélité exemplaire. Tu n’as pas trahi un seul des secrets de ta maîtresse, même après qu’elle t’ait rejetée aussi cruellement. Rare sont ceux à le comprendre, mais tu es aussi fidèle, à ta façon, en amour. Toujours amoureuse de Matryona, même dix ans après, même si tu as couché avec de nombreux nobles, tu te considères encore fidèle, notamment parce que ton esprit s’envole toujours en direction de ta maîtresse, vers tes tendres et moins tendres souvenirs d’elle. Si elle t’a rejeté, pour toi, elle est et restera toujours ta maîtresse.

Avant d’être lingère, tu ne te mêlais pas vraiment au reste des domestiques. Ce n’était pas du mépris, mais tu n’avais juste pas beaucoup de temps. C’est quand tu as été rétrogradée que ça a été le plus dur, mais finalement, le temps t’a laissé nouer des liens avec les autres lingères et même d’autres domestiques. Tu es affectueuse et même un peu maternelle. Tu aimes les enfants, peut être parce que tu n’en auras jamais. Tu aides les nouveaux arrivants, les domestiques qui débutent toujours, mais aussi certains oméga, tant que ce ne sont pas des femmes qui rôdent trop près de ta maîtresse. Celles ci, tu les hais.

Car tu es jalouse. Oh, comme tu envies celles qui peuvent bénéficier des faveurs de ta maîtresse. La vie n’est pas juste. Toi, qui lui étais si dévouée, loyale et fidèle, tu es forcée d’être loin d’elle tandis que ces parvenues peuvent avoir ses sourires et ses caresses qui devraient t’appartenir. Tu es possessive, pas seulement avec la princesse, mais avec tes affaires aussi. Il faut dire que tu as dedans de précieux souvenirs, comme cette épingle dont tu avais coiffé la princesse à son mariage et qu’elle t’avait donné ensuite. La plupart de tes trésors ont en vérité un lien avec ta maîtresse. Mais les épingles à cheveux que tu utilises pour assassiner tes cibles, offertes pas Miloslav, sont une exception.

Tu es plutôt facile à vivre. Pas rancunière pour deux sous, tu pardonnes facilement, tant que l’offense n’a pas été faite à la princesse. On pourrait croire que c’est parce que tu ne te donnes aucune valeur, mais ce n’est pas tout à fait exact. A celle qui t’a fait le plus souffrir, tu pardonnes tout, par principe. Et les autres n’ont pas ce pouvoir sur toi. Mais surtout, la rancœur est un sentiment inutile. Mieux vaut oublier et avancer. Ce n’est pas pour ça que tu n’as pas de caractère. Tu es franche et ne cherche pas à mâcher tes mots. Face aux bêtas et aux omégas, on ne peut pas dire que tu te laisses faire si l’on cherche à te marcher sur les pieds. Tu as tes limites. Tant qu’on ne les franchit pas, tu ne bouges pas, c’est aussi simple que ça. Et une fois ton mécontentement affiché, tu pardonnes et passe à autre chose.

C’est avec les alpha que ça coince. Tu ne te rends pas compte qu’avec eux dans les parages, tu te fais séductrice, charmeuse. Regards langoureux, jupe qui remonte un peu trop, sourire aguichant. On te l’a déjà dit, mais tu refuses à le croire. Tu obéis simplement aux alphas. A tous leurs ordres, ou presque. Tu ne les supplies pas, sauf si c’est pour te punir. Car la souffrance physique et les humiliations t’apportent un réconfort bien particulier, que peu peuvent comprendre. En d’autre termes, tu es masochiste.

Si tu élimines les ennemis de ta maîtresse, tu n’aimes pas particulièrement tuer. Tu ne le fais pas parce que ça te fait plaisir, même si hais les nobles qui s’opposent à ou qui critiquent la princesse depuis que tu es toute jeune. Tu le fais par devoir. Et par amour. Tu ne peux plus être aux côtés de ta maîtresse, mais tu es heureuse de pouvoir alléger son fardeau en salissant tes mains. Pour elle, tu pourrais faire une montagne de cadavres. Il est heureux tout de même que tu ne tues que par devoir, car sinon, certaines femmes auraient pu connaître des fins tragiques au manoir.

Taille : 1m69
Corpulence : 45kg, est en sous-poids suite à sa dépression et n'éprouve aucun intérêt à s'alimenter correctement.
Cheveux : Noirs
Yeux : Rouge
Signes particuliers : A plusieurs cicatrices dans le dos, du à des maltraitances de la part de divers nobles.
Style vestimentaire : Ce qu'on lui dit de porter.

A trente neuf ans, tu as eu plusieurs vie. Deux vies, entrecoupées par une petite mort pour être exact.

Ta première vie a toujours eu le sceau de la destinée. Tes parents servaient les Adamovitch, comme leurs parents avant eux. Tu as appris l’étiquette des domestiques en même temps que tu as appris à parler et marcher. Bon, d’accord, peut être pas. Mais l’idée est là. Ton père majordome et ta mère femme de chambre n’envisageaient que le meilleur pour toi, et le meilleur dans ce monde, pour une bêta, c’est d’être la femme de chambre de la fille aînée de Viktor Adamovitch, Matryona Adamovitch. Tu appris tout ce qu’il y avait à apprendre. Comment rester discrète en toute situation pour ne pas gêner celui que l’on sert, tout en étant prêt à répondre à ses ordres ou mieux encore, à ses désirs. L’art du ménage absolument parfait, sans oublier le moindre recoin. L’art d’habiller sa dame avec les tenues à la mode, et comment suivre cette dernière. Comment associer les couleurs et les matières pour aider sa maîtresse à composer les tenues et choisir ses bijoux. L’art de coiffer et maquiller les dames. Servir le thé à la perfection. La température idéale du bain et quelles senteurs permettent de détendre ou de redonner de l’énergie. Et surtout, les goûts et les préférences de celle que ses parents t’ont destiné à servir. Quand tu fus assez grande, tu appris même à lire et à écrire, savoirs que tes parents jugeaient indispensables pour grimper dans la hiérarchie des domestiques du manoir.

Lorsque tu as eu sept ans, tu commenças à assister ta mère auprès de Matryona, de dix ans ton aînée. Tu regardais ta mère faire, en lui tendant ce qu’elle demandait, en pliant les draps avec elle, en l’aidant à faire le ménage. Tu appris toutes les préférences de cette princesse si belle, si grande, si majestueuse. Tu étais si fière d’être à son service, tu te précipitais pour répondre à la moindre de ses demandes avec un grand sourire. Et des fois, elle te récompensait en te souriant en retour. Tu te souviens bien de son mariage, où ta mère t’avait laissée placer les décorations sur les cheveux de la princesse. Si l’on devait t’écouter, Roza, la princesse était la personne la plus agréable à servir, la plus douce, la plus généreuse. A croire que tu as complètement occulté ces moments où la princesse s’enfermait seule dans ses appartements, ordonnant à ta mère et toi de partir. Tu entendais des cris, et plus tard, tu devais tout remettre en ordre pendant que ta mère s’occupait de la princesse.

As-tu aussi oublié les claques que ta mère prit après la naissance du fils aîné de ta maîtresse ? Ce fils aîné qu’elle n’a pas porté, né en dehors de son mariage ? Qui peut savoir ? Les choses ont changé à partir de ce moment. Tu entendais des critiques à l’égard de la princesse, pour cet écart hors de son mariage. Tu te souviens bien de ce que ta mère t’a dit à ce moment là. Pour un homme, être infidèle est normal, pour une femme, c’est un scandale. C’était à cause d’eux que ta maîtresse avait changé et tu les haïssais.

L’adoration d’une enfant se transforma en premier amour d’une adolescente. Peu à peu, tu devins jalouse des femmes que ta maîtresse honorait. Tu rêvais d’être l’une d’elle. Peut être est ce tes regards langoureux à son égard qui finirent par la faire venir à toi. Car à ce moment là, elle hantait chacune de tes pensées, chacun de tes gestes, chacun de tes rêves. Ce fut presque une libération quand elle t’accorda ses faveurs, quelque chose tu osais à peine rêver. Tu te lanças à corps perdu dans cette romance que tu savais pourtant condamnée à rester dans l’ombre, cachée, encore plus que toi. Qu’importe, puisque ta dame t’accordait certaines de ses nuits. Ta mère fut promue gouvernante puis envoyée auprès d’une autre branche avec ton père. Ainsi, tu étais seule avec ta maîtresse. Et tant mieux, car tes parents n’auraient jamais approuvé. Si ta mère t’avait surprise avec la princesse, elle serait aller dire au chef des domestiques que tu n’avais finalement pas les capacités de la servir et qu’il fallait immédiatement te donner un autre poste.

C’est aussi à peu près au même moment que Matryona tomba enceinte de son mari, enfin, après tant de tentatives. Désormais seule femme de chambre de Matryona, tu pus voir son ventre s’arrondir et grandir. Tu n’as jamais aimé le mari de ta maîtresse, ou alors, c’est peut être le mépris de cette dernière pour lui qui t’a influencé, comme pour ton avis sur tous les nobles du manoir. Dans toute ton arrogance et l’euphorie de ce premier amour, tu pensais que cet enfant serait aussi un peu le tien. Vous vous occuperez ensemble de lui, vous lui offrirez tout ce dont il pourrait rêver, vous veillerez sur lui pendant qu’il grandirait, ensemble. Même si tu allais devoir rester dans ton rôle de domestique. Mais tu ne craignais personne, pas les femmes oméga qui défilaient et certainement pas son mari. Tu pensais être la plus proche d’elle. Une illusion de ton esprit, bien loin de la réalité, et même toi a fini par t’en rendre compte, un peu.

Tu penses que la naissance de Konstantin a libéré Matryona. Ses crises de violence s’espacèrent pour ton plus grand bonheur. Tu n’aimais pas voir ta maîtresse souffrir ou être triste. Ce n’était qu’une raison supplémentaire d’aimer ce bébé minuscule. Une autre était le fait que tu savais parfaitement que tu n’aurais jamais d’enfant. Si tu pardonnais tout à ta maîtresse, tu savais bien qu’elle était d’une jalousie et d’une possessivité maladives. Jamais tu n’auras d’autres amants qu’elle. Et de toute façon, pourquoi faire, elle te comblait parfaitement, même si tu haïssais les autres amantes de la princesse. Tant qu’elles partaient alors que tu restais…Ce furent les plus belles années de ta vie. Ton âge d’or. Et comme tous les âges d’or, il prit fin.

Tu tombas enceinte à tes 27 ans. Au début, ce fut le déni. C’était impossible. Tu étais une bêta, tu ne pouvais pas porter l’enfant d’une alpha dominante. Mais il ne fut bientôt plus possible de le cacher. Et ta maîtresse te rejeta.

Bien sûr qu’elle te rejeta. Tu as bien tenté, de lui dire, de lui jurer, que tu n’avais jamais touché un seul homme, que ce bébé dans ton ventre ne pouvait être que le tien. Mais elle ne t’a pas cru. Pour elle en permanence entourée de menteurs, il lui fallait des preuves. Et la seule preuve qu’elle avait, c’était que tu étais enceinte, quelque chose de tellement improbable, sauf si tu avais été infidèle.

Tu ne parles jamais de ce qui s’est passé cette nuit là, quand la princesse t’a rejetée. Mais tu t’es sentie mourir. Qu’on ne s’y trompe pas. Ce qui te fit le plus mal, ce ne furent ni les coups, ni les insultes, ni même le mépris. Non, tu aurais pu supporter mille fois encore tout ça. Si seulement elle t’avait gardée à ses côté.

Tu ne fus plus qu’une coquille vide. C’était comme si tu étais morte. Rétrogradée au poste de lingère, sans aucun ami dans le manoir, sans même tes parents qui avaient suivi un Adamovitch à l’extérieur, sans aucune envie de vivre. Cet enfant dans ton ventre, tu le haïssais autant que tu l’aimais. Parfois, tu rêvais de le voir poisson, pour le montrer à la princesse, lui montrer que tu ne l’avais pas trahi. Mais ce n’était qu’un doux rêve, car cet enfant ne serait jamais un Adamovitch, ce serait un bêta. Tu avais déjà défié les probabilités une fois, ça n’arriverait pas deux fois.

Au final, cet enfant, ton enfant, ne vint jamais au monde. Pour une raison que tu ne comprends toujours pas, les nobles commencèrent à te réquisitionner et à te faire subir toutes sortes de tourments. Tu fermais les yeux, pensaient à ta maîtresse et subissais. C’était ta juste punition pour ton arrogance passée. Tu fus traitée comme une esclave, sans que cela ne te fasse broncher. Au contraire. Pour un œil attentif, il semblait évident que tu cherchais à te mettre dans ces situations. Et tu en perdis ton enfant. Cela ne changea rien. Tu étais morte à l’intérieure, tu n’arrivais plus qu’à ressentir des émotions sous les mauvais traitements des alpha, tes pensées toujours tournées vers celle à qui tu avais donné tout ton être.

Celui qui te ramena à la vie fut Miloslav Boldaïev, un majordome du manoir. Ton supérieur hiérarchique. Pendant deux ans, il t’a poussé à te nourrir, à dormir, à travailler, à vivre. A te ressaisir. Grâce à lui, tu restas toujours efficace dans ton travail, même si c’était celui de lingère. C'est aussi lui qui te procura les herbes pour éviter toute nouvelle mauvaise surprise après la perte de ton enfant. Tu ne voulais plus jamais tomber enceinte.Et alors que tu commençais à remontrer un peu d’intérêt, même pour de petites choses, ton plat préféré, les premiers bourgeons du printemps, une chanson populaire, tes collègues à qui tu te lia finalement d'amitié, il commença à te former à un tout nouveau métier. Celui d’assassin. Car tu avais un don pour attirer les alphas, pour les approcher, sans qu'ils ne se doutent de rien.

La tâche n’était pas si compliquée que ça. Tu devais approcher les nobles qu’il t’indiquait, les laisser t’emmener dans leur chambre, répondre à leur désir, en attendant le meilleur moment pour planter la longue épingle à cheveux, avec suffisamment de force pour qu'elle s'enfonce, qu’il t’a fait faire sur mesure dans leur cou pour les tuer. Il t’a appris à t’en servir, à être rapide, discrète, à mettre suffisamment de puissance. Il t’a aussi appris quelques rudiments de combat à mains nues, pour te défendre. En combien de temps un homme meurt étouffé sous un oreiller. Tes premiers assassinats, tu n’étais pas seule. Tu savais qu’il y avait quelqu’un d’autre, parfois Milo lui même, pour veiller sur tes arrières. Pour veiller que tu n’échoue pas, pour veiller que ta maladresse n’entache pas la réputation des Adamovitch.

Depuis quelques années, tu as suffisamment sa confiance pour mener les assassinats qu’il te demande seule. C’est une tâche à laquelle tu t’appliques cérémonieusement, car tu es heureuse de pouvoir toujours aider ta maîtresse, même d’aussi loin. Tu as toujours l’espoir naïf qu’elle reconnaîtra tes efforts et t’autoriseras à revenir à ses côtés. Pourtant, depuis, tu l’as vraiment trompée avec des hommes, et tu continues. Que ce soit tes cibles ou d’autres, qui continuent à te tourner autour. Et tu ne les rejettes pas. Parce que tu n’es qu’une domestique du manoir où ils ont presque tous les droits, parce qu’ils pourraient être tes cibles à un moment ou à un autre. Et une dernière raison, la plus vraie sans doute, même si tu l’ignores, c’est que tu continues de rechercher souffrance et humiliation auprès d’eux, sans même t’en rendre compte.