Tashi [terminée]

Elevé selon les préceptes bouddhistes, il est évident que Tashi possède plusieurs qualités en lien avec ce point. Tout d'abord, c'est un être sincère qui abhorre le mensonge. Une personne fiable, sur laquelle on peut compter et qui n'a qu'une parole. Elevé au sein d'un monastère bouddhiste de l'Himalaya, l'enfant s'est vu recevoir une éducation, tant des vertus liées à leur religion que dans la connaissance devant mener un jour à l'éveil. C'est donc un caractère bienveillant que l'oiseau a développé. Qui depuis ces derniers mois s'est vu entaché de quelques noirceurs l'amenant à douter de ces préceptes bafoués.

Qualités : Sincère, fiable, quelqu'un sur qui compter, de parole, doux, respectueux de toute vie, respectueux du bien d'autrui, non matérialiste, cultivé, éduqué, curieux, docile, intuitif, passionné, bienveillant, pacifique, mélomane, ...

Défauts : Réservé, secret, timide, sensible, casanier, pudique, intrépide, lunatique, rêveur, colérique, têtu, récalcitrant, perdu spirituellement, nerveux, méfiant, craintif, ...

Préférences : La nature, la bienveillance désintéressée, la liberté, son ancienne vie, la simplicité, la solitude, les siens (ceux qu'il a perdu en même temps que sa vie), le chant (talent longtemps méconnu de par la vie simple qui était la sienne), la méditation, les fruits et les légumes, ...
Antipathies : Sa vie d'esclave, les menteurs, les nobles, ce qu'il est en train de devenir, le sexe, devoir un jour porter quoique ce soit dans son utérus, la viande, le poisson, la violence, l'alcool, ...

Taille : 1,64m
Corpulence : Mince, mais il possède une musculature d'endurance, du fait du lieu qui l'a vu grandir.
Cheveux : Rose, rappelant sa forme animale.
Yeux : Gris bleus, couleur qui semble varier, mais cela ne dépend que de la luminosité.
Signes distinctifs : Sur son dos se trouvent plusieurs tatouages que l’on nomme « Sak Yant ». Tatouages sacrés qui associent mantras (paroles sacrées) et yantras (dessins sacrés). Tentatives vertueuses de repousser spirituellement tout ce qui tombe dans le domaine charnel.
Style vestimentaire : S'il pouvait choisir, il préférerait porter un kesa, vêtement qu'il porte depuis l'enfance. Mais ce choix ne lui est plus laissé depuis qu'il est esclave au manoir. Il n'a plus que celui de mettre ce qu'on lui donne.

Tashi ne sait pas grand chose des origines de son existence. Simplement que son père est mort peu après l'avoir mis au monde, vraisemblablement d'une infection. Mais aussi que les quelques mèches roses s'attardant sur son crâne ont induit sa nature à venir, et que Tashi (1er du nom) a fait promettre à son compagnon de prendre soin de l'enfant lorsque sa santé a décliné. Gamin que le bêta du nom d'Orhun, éleva comme s'il était le sien. L'enfant d'un autre qui lui rappelait son tendre Tashi qu'il prénomma à l'identique, et qu'il emporta loin de tout pour le protéger d'un monde destructeur pour les omégas.

Des histoires. Des racontars. Des légendes. Des murmures. Il a fait la part des choses le bêta, désireux de protéger l'enfant qu'il prit sous le bras, et guida jusque dans ces montagnes, auprès de ces moines, bêtas eux aussi, qui vivaient selon des préceptes religieux prônant l'abstinence pour atteindre l'éveil. Quoi de mieux pour protéger celui qu'il se doutait être un oméga, de par sa ressemblance avec son défunt amour. Il devint moine par pur sacrifice, ralliant les préceptes prônés par cette communauté pacifiste perdue dans les hauteurs enneigées de l'Himalaya.

Ce fut là-haut que le petit garçon grandit, bercé par les histoires d'Orhun parlant de Tashi, d'un monde qu'il ne voulait pas connaître, et tous les préceptes que les autres moines lui enseignaient. La bienveillance de ces êtres n'était plus à prouver, et ils l'élevaient tous à leur manière. Education rigide destinée à les guider sur le vrai chemin, mais également à préserver le potentiel futur oméga de ce qu'il serait un jour, si sa nature se confirmait.

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Préceptes chuchotés, répétés, assenés :

1. Panatipata veramani sikkhapadam samadiyami

Toute forme de vie est précieuse et se doit d'être respectée.
Alphas, bêtas, omégas, aucun n'est supérieur aux autres, contrairement à l'avis général.
Les moines doivent se préserver de l'arrogance de se croire supérieurs de par leurs connaissances.
Toute viande ou poisson, ne doit pas être consommé.

2. Adinnadana veramani sikkhapadam samadiyami

Il est interdit de prendre ce qui n'est pas donné.
Voler est interdit.
Convoiter l'est tout autant.
Pour cela, le contrôle des désirs est important.
Le bonheur est en soi, non dans la possession matérielle.

3. Abrahmacariya veramani sikkhapadam samadiyami

S'abstenir de toute activité sexuelle,
en ne cédant pas à ses pulsions,
en contrôlant ses désirs.
Pour prévenir toute convoitise inacceptable, et la perte de soi.

4. Musavada veramani sikkhapadam samadiyami

Le mensonge est à proscrire.
Pour éviter des conséquences néfastes sur sa vie.

5. Suramerayamajja pamadatthana veramani sikkhapadam samadiyami

Il est interdit de consommer des aliments, des substances ou des boissons qui altèrent l'esprit.
Le chemin de l'éveil se doit être clair.

6. Vikalabhojana veramani sikkhapadam samadiyami

L'on ne peut manger que de l'aube à midi.
Le reste du temps, le jeune permet d'augmenter l'énergie.

7. Nacca-gita-vadita-visuka-dassana veramani sikkhapadam samadiyami

Je m'abstiens, ou j'use avec parcimonie, de danser, de chanter, de faire de la musique, d'aller voir des divertissements.
Car ils détournent l'attention du but à atteindre.

8. Mala-gandha-vilepana-dharana-mandana-vibhusanatthana veramani sikkhapadam samadiyami

Le culte du corps est interdit.
Est à proscrire : l'utilisation de parfums, d'embellir le corps avec des cosmétiques ou des bijoux, tout ce qui sublime.
Il est question d'acceptation de soi sans artifice.
Se raser le crâne anéantit la vanité, et libère des désirs humains.

9. Uccasayana-mahasayana veramani sikkhapadam samadiyami

Les moines sont tous égaux et dorment tous au même niveau.
Il convient de s'abstenir de dormir sur une couche luxueuse ou haute.

10. Jatarupa-rajata-patiggahana veramani sikkhapadam samadiyami

L'or ou l'argent ne doit pas être touché.
Les moines vivent de la générosité des autres êtres vivant dans la vallée.

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Novice avec d'autres bêtas et omégas, lorsque leurs natures furent confirmées, nul alpha ne vivant parmi eux. Tashi, lui, le sut lorsqu'il eut 13 ans. Premières chaleurs dévastatrices qui confirmèrent ce que son père avait toujours su, tant il ressemblait à son père en grandissant, même si la chevelure rose était obstinément rasée de près. Premières, mais loin d'être les dernières. On l'enferma, l'isola, tout comme d'autres semblables, pour éviter tout incident, laissant la fièvre le consumer inlassablement, et la douleur de l'insatisfaction le dévorer de l'intérieur. Mais c'était une épreuve nécessaire pour suivre la voie tracée par Bouddha, et pour se préserver d'un monde où les omégas étaient si mal considérés. Son père le souffla très tôt à l'enfant, pour qu'il n'ait jamais envie de quitter leur montagne, d'avoir l'idée saugrenue de retourner à une vie laïque qui le mettrait en danger. Orhun avait promis à son compagnon qu'il le protégerait, et c'était ce qu'il faisait, l'aimant de toute la force de son âme.

Communauté bienveillante dans laquelle l'adolescent trouvait une vie qui lui plaisait, des préceptes positifs, une vie rigide dans laquelle il s'épanouissait. La lecture, la méditation, le travail de ses mains, les rires enfantins, et tous ces êtres merveilleux qui l'entouraient. Une vie idyllique, de son point de vue, après les sales histoires, alors qu'il pouvait respirer l'air frais de la montagne, s'envoler sous sa forme animale, gravir et grimper de ses mains parfois abîmées, chantonner dans l'immuable silence du toit du monde.

Novice... il lui restait encore deux ans avant de devenir un véritable moine, autrement dit un bikkhu, lorsque sa vie bascula.

1910. Ce fut dans le contexte instable d'un monde méconnu que Tashi commis une erreur, lorsqu'il tomba sur un alpha blessé. Membre d'une troupe d'envahisseur ayant poussé le dalaï-lama à fuir en exil en Inde, auquel il tendit la main. Ténébreuse bienveillance qui introduisit un loup dans la bergerie tant préservée des moines, laissant le prédateur découvrir un petit rassemblement d'omégas, à l'abri de leurs devoirs de reproduction. Orhun perçut immédiatement le danger, et il ne fut pas le seul. Timbre clair. Timbre fort. "Tashi, rentre avec les autres." Juste pour les protéger d'un alpha, eux qui ne prônaient aucune violence. Ils le laissèrent repartir, une fois soigné. L'erreur. La suivante. Mais comment contrevenir à leurs préceptes de préserver toute vie sans se trahir eux-mêmes ? Comment se dresser face à l'aura naturelle hiérarchique ?

Il revint, quelques semaines plus tard, accompagné d'autres membres des troupes mandchoues, pour s'emparer des omégas présents. Tashi fut parmi eux, entraîné loin de chez lui, de ses droits, de sa liberté, de ses préceptes. Un collier autour du cou pour éviter tout incident. Il venait tout juste de fêter ses 18 ans lorsqu'il eut ses nouvelles chaleurs en leur présence, loin du monastère et de ceux qui veillaient sur lui. Premières fois sacrifiées au détour d'une forêt, premier précepte bafoué au profit d'un instinct primal incontrôlable. Il vit, entendit, les autres subir un sort similaire, et le monde vomit par les histoires de son père devenir réalité.

Larmes silencieuses glissant sur ses joues de soie, et les premiers cheveux roses renaissant sur sa caboche imberbe pour finalement redevenir de véritables mèches sur le trajet de sa nouvelle existence. Première étape : la Chine. Les odeurs et le bruit de la civilisation l'agressèrent plus que de raison, lui qui méditait toujours, qui se fredonnait des mélodies apaisantes, qui semblaient perdre ses repères. Le choix de sa vie lui était retiré, tandis que la seconde étape de son voyage se précisait en ce début de l'année 1911 : un manoir, perdu, isolé, en Russie, auquel il avait été vendu. Une nouvelle existence si loin de ce qu'avait pu être sa vie jusqu'à cette erreur de parcours. La bienveillance... mais quelle débilité ! C'était ce qui lui fait tout perdre.

Egaré dans sa spiritualité, l'ancien futur moine laissa bon gré mal gré pousser ses cheveux d'un rose aussi délicat que leur texture était douce, et le monde du manoir l'égratigner un peu plus.