Ophelia ~ From one circus to another.

Qualités : Lorsqu'elle n'est pas en train de pratiquer ses acrobaties, Ophelia est de nature plutôt calme et confiante. Étant très observante et empathique, elle a également tendance à porter assistance à ses compères. Sa douceur fait d'elle une personne rassurante vers qui on peut aller pour gérer son stress.

Défauts : Sorcellerie ? C'est quoi ça ? Non, Ophelia préfère appeler ça un style de vie. Certains pensent qu'il faut respecter les commandements et d'autres pensent qu'il faut lancer du sel quand un miroir se brise.
Non, elle n'est pas folle. Juste superstitieuse... Ou paranoïaque si on veut. Les malédictions, ça n'existe pas et une partie d'elle le sait bien, mais elle semble toujours avoir plus de malchance quand il y a un chat noir dans les parages. Personne ne la convaincra hors de tout doute que ce n'est pas le cas, car son obstination est sans limite. Un trait de caractère qui se reflète autant dans sa compétitivité que dans son argumentation acharnée lorsqu'elle confronte quelqu'un.

Ophelia est souvent portée à suivre son instinct et oublier ses tâches pour se laisser aller au moment présent, ce qui peut expliquer son manque de ponctualité. En effet, autre que pour ses performances, il est rare de la voir arriver à la bonne heure. Et même lorsqu'elle se présente, elle choisit souvent de faire les choses à sa façon. À force de vouloir tester les limites, on peut dire que la petite blonde est plutôt imprévisible. Un trait de caractère qu'elle essaie tant bien que mal de contrôler depuis qu'elle est arrivée au manoir. Bien qu'elle tente de ne pas s'attirer de problèmes, il arrive parfois à son masque de tomber pour révéler son petit côté rancunier. Cependant, même lorsque le masque est porté, on peut clairement deviner qu'elle est mécontente d'être atterrie dans cet endroit.

Préférences : Ophelia aime beaucoup la nature. Pas les plantes, en particulier, mais surtout le fait qu'elle puisse grimper dessus et faire des acrobaties dans ses temps libres. Après tout, c'est beaucoup plus agréable d’atterrir dans l'herbe que sur un plancher dur. C'est d'ailleurs souvent à l'extérieur qu'on peut la retrouver entre deux services pour les alphas.

Antipathies : Sa situation d'esclave est, de loin, la chose qu'elle déteste le plus, elle qui préfère vivre à son rythme sans devoir prendre d'ordres tous plus stupides les uns que les autres. Maintenant, elle doit obéir sans se poser de questions dans l'espoir de survivre. Tout ça parce qu'elle a brisé ce stupide miroir ce jour-là... Depuis, il ne faut surtout pas briser de miroir en sa présence. Étant très superstitieuse, elle haït avec passion tout ce qui pourrait lui porter malheur.

Autres informations : Se promène toujours avec une poche de sel ~ Joue les idiotes lorsque ça lui est utile ~ Chatouilleuse au point de devenir violente ~ Cache quelques aptitudes de cirque dans son sac, autre que les acrobaties, mais ne les dévoilera pas si facilement.

Taille : 1m57
Corpulence : Bien qu'au premier abord Ophelia semble mince et délicate, elle est un peu plus résistante et musclée qu'elle n'en a l'air. Les années de pratique pour faire des acrobaties sur scène lui ont bien valut quelques muscles et beaucoup de souplesse.
Cheveux : Ophelia possède de longs cheveux blond cendré, presque platine. Ses cheveux, qui ont naturellement tendance à boucler, sont souvent un peu en bataille.
Yeux : Ses yeux sont d'un bleu très clair.
Signes distinctifs : On peut souvent trouver des symboles dessinés à l'encre sur son corps. Les plus visibles étant sur son poignet gauche, habituellement couverts par ses manches. Les moins visibles sont plutôt sur ses cuisses. Les symboles sont, selon elle, des porte-bonheurs et signes de protection variés qui changent selon son humeur.
Style vestimentaire : Préfère les vêtements qui ne restreignent pas ses mouvements et qui couvrent sa peau comme les léotards qu'elle portait lors de ses performances au cirque. Malheureusement pour elle, ces-derniers sont restés sous le chapiteau, ce qui ne lui laisse que les robes ou autres habits qui lui sont fournis depuis sont arrivée au manoir.

23 août 1892

Les cris d'un nouveau-né s'échappent d'un profond ravin dans l'ouest de la Russie. Pauvre petite créature abandonnée alors qu'elle n'avait que quelques jours... Un bambin laissé pour mort pour une raison que peu ne connaissent. Est-ce son aura ? Ou son sexe ? Ou était-ce un enfant né d'une union qui n'aurait jamais dû exister ? Ce n'était pas important. Après tout, les cris de l'enfant finiraient bien par se calmer tranquillement, laissant place à un silence morbide. Son existence, rapidement oubliée par ceux qui l'ont si cruellement abandonnée. C'était le sort qui avait été réservé à Ophelia.

Sauf que le destin en avait voulu autrement. C'est une troupe de cirque ambulant composée de bêtas venants de plusieurs coins du monde qui entendit sa détresse alors qu'elle se déplaçait vers sa prochaine destination. L'enfant fut rapidement retrouvée et accueillie à bras ouverts au sein de la troupe, sa nouvelle famille.

Malgré un début de vie déplorable, Ophelia grandit avec insouciance sous la tutelle de la diseuse de bonnes aventures et d'une acrobate, apprenant toutes sortes de superstitions, d'acrobaties et mêmes quelques astuces plus ou moins bizarres venant d'autres membres du cirque. C'est à l'âge de 8 ans qu'elle décida de devenir acrobate et à l'âge de 14 ans qu'elle monta sur la scène pour la toute première fois. En somme, son enfance avait été assez heureuse. C'est à 15 ans que sa vie prit un tour pour le moins... Imprévu.

70%

C'était les chances qu'elle s'avère être une bêta... Et sur le 30% restant, elle avait 20% de chances d'être une alpha. Mais non. Il avait fallut qu'elle tombe sur le dernier 10%. Oméga.

Soudainement, sa vie venait de devenir beaucoup plus compliquée. Oui, elle avait remarqué qu'elle était généralement plus petite comparée aux autres filles de la troupe. C'était d'ailleurs l'un de ses atouts en tant qu'acrobate. Ça et son aura ayant la capacité de planer en cas de défaut d'équipe. Cependant, ayant été élevée avec une troupe de bêtas, elle n'avait jamais envisagé que son second genre serait oméga. Et puis, elle était encore jeune. Ce n'était pas comme si une dernière poussée de croissance n'était pas une option.

Cette journée-là, un pacte silencieux se forma au sein de la troupe. Une entente que personne ne mentionnerait le second genre d'Ophelia devant qui que ce soit pour ne pas attirer plus d'attention sur elle. Une entente qu'ils trouveraient un endroit sécuritaire où se poser à chaque mois pour éviter qu'elle n'entre en contact avec quelqu'un qui lui ferait du mal. La troupe la tiendrait aussi loin que possible des alphas et Ophelia tenterait de camoufler son odeur. Bref, ils la protègeraient du mieux qu'ils le pouvaient pour ne pas qu'elle ne tombe entre les griffes d'un prédateur.

Un pacte qui était ultimement voué à l'échec.


Février 1911. District de Tazovsky.

Le chapiteau était rempli. On pouvait entendre les cris des enfants excités à l'idée de voir des cracheurs de feu, des jongleurs, des acrobates et autres.

Ophelia pratiquait sa routine à l'arrière de la scène une dernière fois avant le spectacle quand son pied accrocha un miroir par accident, le faisant tomber. Les éclats se répandirent partout au sol dans un bruit qui fit sursauter tous le personnel. Les bêtas s'occupant de la maintenance s'attelèrent immédiatement à ramasser les pièces brisées, s'assurant que personne ne se blesserait par accident. Ophelia frissonna, regardant le signe de mauvaise augure à ses pieds. Est-ce qu'elle devrait laisser sa chorégraphie à quelqu'un d'autre ? Ils avaient d'autres jeunes femmes pour la remplacer en cas d'accident. Bien sûr, elle n'était pas blessée, mais...

Un mauvais pressentiment nouait son estomac.

Non. Tout se passerait bien.

Elle avait confiance en ses aptitudes.

Sauf que même ses aptitudes ne la sauvèrent pas de ce qui arriva ensuite. Cette petite flaque d'huile à lanterne qui avait coulé sur la scène exactement à l'endroit où son pied se poserait après un salto arrière. Son pied glissa et elle bascula vers l'arrière, directement là où se trouvait le public. Ophelia retint son souffle. Des cris de surprise et d'inquiétude résonnèrent dans le chapiteau. Alors qu'elle était sur le point de prendre sa forme animale pour minimiser l'impact, elle sentit son corps être rattrapé par l'un des spectateurs.

Son dos frappa le torse de l'homme et lorsqu'elle releva la tête pour voir la personne qui l'avait sauvée, une odeur étrangère vint chatouiller son nez. Une odeur différente de celle des bêtas. Ophelia n'eut pas le temps d'identifier l'odeur, revenant rapidement à la réalité. Elle remercia l'inconnu et se remit rapidement sur scène pour continuer le spectacle. Cependant, l'odeur étrange resta dans ses pensées toute la soirée, titillant sa mémoire olfactive, lui faisant oublier que le mauvais pressentiment qu'elle avait eu depuis qu'elle avait fracassé ce foutu miroir ne l'avait toujours pas quittée.

Cette nuit-là, alors qu'elle retournait vers les tantes des artistes, deux mains puissantes l’agrippèrent pour l'emmener loin de la vie qu'elle connaissait. La jeune femme avait été sauvée d'une mort certaine dans un ravin toutes ces années plus tôt pour terminer ses jours comme esclave entre quatre murs. Le destin était bien cruel.

... Ou était-ce le destin ?

Des yeux affamés s'étaient posés sur Ophelia depuis que le cirque était arrivé à cette ville. Les yeux d'un prédateur qui était prêt à beaucoup pour avoir ce qu'il désirait. Se présenter à tous les spectacles du cirque, mémoriser la chorégraphie et, bien sûr, verser un peu d'huile à lanterne sur la scène pour faire tomber une petite acrobate et confirmer ses suspicions sur son second genre. Ni vu, ni connu.

C'était maintenant un secret entre lui et le chasseur d'omégas qu'il avait payé pour "faire disparaître" une certaine petite blonde du chapiteau.