Caractère
Une pluie qui déferle sur la ville un été ; la chaleur répugnante soufflée par le bitume, réconfortante. Odorante. Qui prend aux poumons, à la gorge. C’est toi, Asmodée. Un petit être innocent emplit de haine, une âme malsaine dans un corps d’apparence pure. Un piège prêt à bouffer n’importe quel connard voudra bien y mettre la main. Trouver les occasions pour avoir toujours plus qu’importe le sacrifice à commettre. Tout est un bon pari tant que la rançon est satisfaisante à tes yeux, à tes besoins. Les sentiments n’ont que peu de valeurs face à l’argent, tu enfouis tout au plus profond et ne laisse rien paraître. Caches toute cette tristesse enfoui par de l’humour déplacé, noir ; des taquineries qui chatouillent. La bonne phrase toujours au bout des lèvres pour charmer, pour se protéger.
Le lapin possède une gueule de renard, le parlé d’un serpent. Débrouillard, autonome, habile de tes mains et jolis mots ; une bouche en cœur crachant du venin. Tu n’as besoin de personne, juste de leurs fortunes et de leurs queues. L’humain n’est pas intéressant, le monde n’est pas plus attrayant ; grand nombrils et idées utopiques suffisent. Tu veux tout leur prendre, tout est à toi quoi qu’il arrive. Quand bien même tu te blesses dans l’action, tu y retournes ; car quelques blessures te te font pas mal, au contraire, elles sont à ton goût pervers. Encore. Même leurs intentions sadiques t’appartiennent. Tu prends tout, tu ne donnes rien. Et quand c’est à toi, personne n’y touche plus. Personne ne récupère rien.
Impatient, insolent, tu hurles. Tes faiblesses ne sont pas une force, tes souvenirs sont une plaie béante dans ton cœur qui jamais ne suture. Attendre n’est pas un mot de ton vocabulaire, tu es pressé de vivre, pressé de passer à autre chose. Toujours en train de parler, de couper la parole, de contre-dire. Ton sens est l’inverse de ton interlocuteur. Parles plus fort, cries plus fort, frappes plus fort. Petit oméga qui se prend pour un lion, jamais tu ne redescends. Tu respectes une fois respecté, puis tu oublies la signification même de ce mot.
Tes idéaux sont les bons, les vrais. Aucune pensée n’est bonne si elle ne vient pas de toi. Egoïste, borné, un mioche dans un adulte, un sourire narquois, une tête à claques. Jaloux de richesses, d’attention, personne ne te trahit, jamais. C’est faux. Personne n’oserait après tout. C’est vrai.
Sous tes airs de parfait paria tu restes un être humain émotif ; très émotif. Tout le ressenti est décuplé, tout est trop gros, trop fort, bruyant. Tout est perçu au centuple. Ta tête tourne, ta langue sèche. Pleurs, rires, rage ; tu ne sais rien contenir et tout dégringole aussitôt. Tu ne connais pas spécialement l’amitié, tu connais bien l’amour. Tu fuis les relations, tu fuis le sentiment d’appartenance comme tu l’envie. Tu fuis.
Physique
Cheveux : foncés, reflets violets, mèche blanche.
Yeux : violet pâle.
Signes distinctifs : longiligne.
Style vestimentaire : ce qu'il peut bien trouver.
† Un corps fin à la peau blême, une taille atteignant doucement le mètre soixante huit et un poids frôlant les soixante kilos. Clairement pas le meilleur morceau de viande.
† Un visage épuré, long, des rosettes teintées et de longs cils sur deux yeux aux iris violacés. Une fine bouche, une lèvre supérieure pointue, un cou fin et harmonieux.
† De douces mains frêles, de longs doigts cabossés par leurs os et des ongles qu'il oublie parfois de couper.
Histoire
Dans les caveaux d’insondable tristesse
Où le Destin m’a déjà relégué ;
Où jamais n’entre un rayon rose et gai ;
Où, seul avec la Nuit, maussade hôtesse,
Je suis comme un peintre qu’un Dieu moqueur
Condamne à peindre, hélas ! sur les ténèbres ;
Où, cuisinier aux appétits funèbres,
Je fais bouillir et je mange mon cœur,
Par instants brille, et s’allonge, et s’étale
Un spectre fait de grâce et de splendeur.
À sa rêveuse allure orientale,
Quand il atteint sa totale grandeur,
Je reconnais ma belle visiteuse :
C’est Elle ! noire et pourtant lumineuse.
▬ beaudelaire, les ténèbres. les fleurs du mal