Natalia - La pie voleuse

Qualités : Si on devait décrire la principale qualité de Natalia, ça serait très certainement son courage. Malgré l'affection qu'elle portait à sa mère et ses sœurs, elle n'a pas hésité à tout quitter pour tenter de vivre la vie qu'elle souhaitait, et cela à un très jeune âge. Et même si ça ne s'est pas passé comme elle l'avait imaginé, sa force de caractère et sa capacité d'adaptation l'ont aidée à tenir. Natalia est travailleuse et a parfaitement conscience que les choses n'arrivent pas toutes seules... sauf pour ceux nés avec une cuillère en argent dans la bouche. Observatrice et intelligente, c’est une parfaite comédienne qui sait adapter son comportement et ses paroles en fonction de la personne en face d'elle. Petit bonus ? Elle sait pleurer sur commande...
Défauts : Natalia est une voleuse. Voilà son principal défaut. Ayant compris que cela rapportait bien plus que de longues heures de travail épuisant, elle subtilise tout ce qui peut avoir de la valeur à la revente. Elle n'a pas peur d'être égoïste et estime même en avoir le droit après tout ce qu'elle a traversé. Elle n'a donc aucun remord à délester quelqu'un d'un bien précieux. D'ailleurs, si vous lui demandez un service, attendez-vous à ce qu'elle vous demande quelque chose en retour car elle ne fera rien par pur bonté, excepté si cela lui apporte un quelconque bénéfice. Pour arriver à ses fins, elle n'hésite pas à user de manipulation, repérant les personnes les plus vulnérables ou les bonnes opportunités. Calculatrice, ses actes peuvent parfois être longuement prémédités. Enfin, gare à ceux qui lui cherchent des noises car Natalia est très rancunière...
Préférences : Si Natalia aime les petits plaisirs anodins comme la bonne nourriture, une boisson chaude par temps froid ou les compliments sur sa personne, elle n'oublie pas la raison principale de sa venue au Manoir : trouver un Noble fortuné qui pourra lui offrir son rêve : de jolies robes, le confort et le luxe d'une vie aisée. Et si cela ne fonctionne pas, son plan B se présente sous la forme d'un petit tas d'objets précieux subtilisés qui lui serviront quand elle sortira du Manoir, ou mieux... l'aideront à corrompre des gardes pour pouvoir s'enfuir.
Antipathies : Natalia déteste tout ce qui lui rappelle ses années de galère : la misère, le froid, la faim et l'humidité. Elle n'apprécie pas non plus qu'on la prenne pour une idiote, sauf si cela fait partie de son plan. Quant à ceux qui se mettent en travers de son chemin... mieux vaut qu'ils surveillent leurs arrières.

Taille : 1m60
Corpulence : Natalia est très fine, voire maigre. Dotée d’une petite ossature, elle est très légère et n’a que très peu de force physique. En revanche, sa petite taille et sa légèreté lui confèrent une grande agilité et une impressionnante furtivité.
Cheveux : Natalia possède de très longs cheveux châtains ondulés qu’elle sait mettre en valeur par de jolies coiffures. Une frange et quelques mèches encadrent son visage de porcelaine.
Yeux : Natalia possède de grands yeux couleur vert clair bordés de longs cils qu’elle sait battre habilement et qui retiennent aussi très bien ses larmes.
Signes distinctifs : Natalia a une santé fragile suite à ses années passées dans la rue. Même si son état s’est nettement amélioré depuis qu’elle est au Manoir, elle attrape facilement froid et peux tousser pendant des jours. Évidemment, elle se sert de cette faiblesse à son avantage et n’hésite pas à en abuser si elle souhaite qu’on s’occupe d’elle ou si elle a besoin de faire pitié pour obtenir quelque chose…
Style vestimentaire : Habituée aux tenues très pauvres depuis son enfance, Natalia rêve secrètement de porter de jolies toilettes. Si par bonheur un Noble venait à lui en offrir, elle les porterait avec le plus grand des plaisirs. Dans tous les cas, elle affectionne particulièrement les grandes poches cachées dans les plis de ses jupons pour y dissimuler tout ce qu’elle aura pu subtiliser.

Née de parents agriculteurs, Natalia a toujours vécu au sein de sa très modeste famille, entourée de ses deux grandes sœurs, dans une ferme isolée de la campagne du Nord de la Russie. Tous vivaient des maigres revenus de leurs récoltes, leur permettant tout juste de se nourrir et se vêtir correctement. La vie était austère, ponctuée de trop peu de plaisirs.
Trois filles, voilà qui faisait le désespoir de son père, homme fort et travailleur mais terriblement bourru. Sa femme lui avait donné trois filles alors qu'il désirait ardemment un garçon, non seulement pour perpétuer son nom, mais aussi et surtout pour l'aider dans son dur travail aux champs. Les filles ne reçurent jamais vraiment d'amour de la part de leur père, surtout Natalia, la petite dernière, trop frustré qu'il était de voir que son troisième enfant n'était rien d'autre qu'une bouche de plus à nourrir qui ne lui servirait à rien. Bien sûr les filles aidaient leur mère à la maison, mais les deux aînées, de plus forte constitution que Natalia, étaient plus efficaces dans leur travail et parvenaient parfois à aider leur père pour les récoltes et les semis. Natalia était plus fine et délicate et ceci ne manquait pas d'exaspérer le père qui avait souvent des manières assez brusques d'imposer son autorité.

Dès qu'elle le pouvait, Natalia se rendait à la ville la plus proche avec pour mission de négocier les prix de vente des récoltes de la famille sur les marchés. C'était une tâche dans laquelle elle se révéla plutôt douée. Elle avait trouvé pour ça une méthode plutôt infaillible. Jeune adolescente, Natalia était mignonne et elle le savait. Mieux, elle s'en servait. Intelligente et observatrice, elle savait adapter son comportement à la personne en face d'elle. Le marchand de légumes était plutôt jeune et charmant ? Alors elle proposait ses produits avec une moue adorable en battant des cils et jouant avec ses longs cheveux. Le meunier qui pouvait acheter son blé était un vieil homme solitaire ? Alors elle lui tenait compagnie et s'arrangeait pour glisser dans la conversation à quel point sa famille était dans le besoin, ne manquant pas de verser de grosses larmes de crocodile pour l'attendrir. Cela marchait quasiment à tous les coups et Natalia obtenait souvent ce qu'elle voulait. La ville était pour elle un endroit terriblement plus attractif que la campagne. Par moment, elle s'arrêtait devant des vitrines de boutiques vendant de jolies robes et elle se promit qu'un jour, elle en porterait une aussi jolie. Elle était née pauvre mais ne comptait absolument pas le rester.

Pourtant, une année, une mauvaise récolte vint noircir un peu plus la vie déjà difficile de la famille lorsqu'une averse de grêle détruisit toute leur production. Très endetté, n'ayant plus aucun revenu pour continuer à faire vivre sa famille, le père crut avoir une idée de génie en arrangeant alors un mariage entre Natalia et un paysan voisin possédant bien plus de terres que lui. Natalia venait d'avoir ses premières chaleurs, se présentant ainsi comme une Oméga alors que ses deux grandes sœurs étaient des Alphas. Leur union, pensait-il, le sortirait ainsi de la faillite et il se délesterait d'une bouche à nourrir. Mais Natalia n'avait que seize ans et la perspective de se marier à un simple paysan lui fit horreur. Ce n'était pas la vie qu'elle voulait ! Déterminée à s'en sortir, elle fugua une nuit d'été pour ne jamais revenir.

Mais la vie, même dans les grandes villes qui l'attiraient tant, ne se révéla guère plus simple. Cela faisait deux ans qu'elle avait quitté la ferme de ses parents et ses rêves de vie aisée s’étaient effilochés au fil du temps face à la dure réalité, tout comme sa santé qui s’était dégradée à force de malnutrition et du manque de soins. Elle serrait désormais précieusement dans sa main les quelques pièces qu’elle avait si durement gagnées. Un peu d’aide auprès d’un chiffonnier, deux mains supplémentaires pour transporter de la laine et le reste quémandé aux abords d'un marché, elle avait de quoi se payer quelque chose qui lui tiendrait au corps pour au moins deux jours. S’approchant d’un boucher, elle acheta un pâté de viande qu’elle regarda avec une envie non dissimulée. Mais alors qu’elle s’apprêtait à mordre dedans sans retenue, Natalia sentit qu’on tirait le bas de son jupon. Baissant la tête, ses yeux se posèrent sur la bouille crasseuse d’un petit mendiant accompagné de sa jeune sœur. Natalia les observa quelques secondes, le conflit intérieur rendant l'instant particulièrement désagréable. Ces deux gosses étaient dans une misère bien plus profonde que la sienne mais d'un autre côté, elle avait travaillé si dur et elle mourrait de faim elle aussi ! Ce fut finalement le regard curieux du boucher sur elle qui la décida. Le visage de Natalia s’adoucit en glissant la main dans les cheveux en bataille du gamin. Elle coupa le petit pâté en deux et leur tendit les deux morceaux. Le petit lui offrit un sourire radieux et disparut dans la foule avec sa sœur. Les grondements réels de son estomac arrivèrent pile au bon moment. Une main sur son front, Natalia feignit un malaise et les bras du boucher la rattrapèrent. Comment aurait-il pu ne pas venir en aide à cette si délicieuse jeune fille qui venait de faire preuve d'autant de sacrifice et de générosité ?

Après un repas gratuit, ce fut un travail que le boucher lui offrit et Natalia se félicita longtemps d'avoir fait le bon choix en offrant sa nourriture aux deux gamins. C'était un bon retour sur investissement, en quelque sorte. Elle travailla pour lui pendant trois ans jusqu'à ce qu'il décède, la laissant de nouveau à la rue. Affublée de ses maigres économies, elle avait repris son chemin, proposant son aide aux paysans, aux artisans et mendiant parfois lorsqu’elle ne gagnait pas assez pour trouver de quoi manger. Elle n'hésitait pas non plus à vendre ses charmes et commettre de petits larcins pour survivre. Sa plus grosse prise fut un bracelet précieux laissé par mégarde par une noble jeune femme au coin d'une table. Elle en tira un bon prix et n’eut aucun remord. Après tout, elle avait bien plus besoin d’argent que cette femme d’un bracelet ! Cet évènement fut un déclic. Natalia comprit très vite que le travail honnête ne paierait jamais assez et commença alors à dérober tout ce qui pouvait lui rapporter de l’argent, dès que l’occasion se présentait. Elle avait toujours en tête son rêve de vie aisée et de jolies robes mais dans son état, il n'y avait pourtant aucune chance qu'elle trouve un bon parti à qui se marier. Et elle en était consciente.

C’est alors que la solution se présenta à elle quand elle surprit la discussion entre deux nobles. Natalia avait suivi un des deux hommes en voyant que sa montre à gousset était mal attachée à son veston. Il lui aurait suffit de trébucher sur lui, de s’excuser profusément en s’aidant de grands yeux larmoyants pour détourner son attention et la montre aurait été à elle.

« - Ce sont des esclaves tout de même !
- N’exagérons rien… Les Adamaovitch prennent bien soin de leurs Omégas dans ce Manoir. Ils sont logés, nourris, blanchis… sans compter que certains finissent en couple avec des Nobles… ils ne sont pas à plaindre…
- Hmm j’ai entendu dire que des rabatteurs passaient dans le coin en ce moment pour en récupérer…
- C’est exact, mon cher. Si vous connaissez des Omégas que vous voulez garder auprès de vous, évitez-leur les cavaliers qui se déplacent en groupe le soir venu... »

Natalia avait déjà oublié la montre à gousset, bien trop occupée à réfléchir à ses options. Dans l’état actuel des choses, jamais elle ne pourrait obtenir la vie aisée dont elle rêvait. Ce n’était pas avec ses haillons qu’elle pourrait séduire un Noble et en toute honnêteté, elle n’était pas certaine de survivre à un nouvel hiver dans la rue. Pour autant, était-elle prête à devenir une esclave ? Logés, nourris, blanchis… Les mots du Noble avaient eu un impact non négligeable dans son esprit. Travailler ne lui faisait pas peur… donner de sa personne non plus. C’était peut-être la seule solution qui lui restait. Ça ne serait pas facile mais elle avait surmonté plus dur que ça... Sa décision prise, elle n’eut aucun mal à repérer un groupe de cavaliers le soir venu. Prendre un air apeuré ne fut pas difficile… initier une course poursuite non plus… trébucher et se laisser capturer encore moins.